dimanche 27 février 2011

Vers l'avant



J'en profite pour faire une petite parenthèse explicative vers laquelle je pourrai renvoyer les gens trop curieux lors de futurs entretiens. Quand je dis "j'improvise", je passe quand même par une phase d'écriture et de découpage. Mais je le fais au fur et à mesure. C'est-à-dire séquence par séquence, en gros par tranches allant d'une demi planche à 5 planches. J'écris, je fais un petit découpage en marge si la séquence est simple, ou un découpage plus poussé si la séquence est mouvementée et pleine de personnages. Et puis je passe aux dessins finaux, ce qui me permet d'imaginer ce que je vais écrire dans la séquence qui suivra, et rebelote. Cela permet de travailler sur un temps long, d'avoir un scénario perméable à tous les évènements et les émotions de la vie réelle et aux émotions de dernière minute, tout en gardant l'esprit éveillé sur plusieurs fronts. Et tout ce processus se déroule dans ce même carnet depuis un an.

samedi 26 février 2011

Aller-retour


Cette semaine, voyage à Paris pour faire lire le livre à mon éditeur. Oui cela semble étrange, mais étant donné que j'improvise au fur et à mesure sur une solide trame mentale, il n'y a pas de scénario écrit. J'ai le luxe de pouvoir embarquer un éditeur sur un projet qu'il n'a pas lu! Ainsi, j'ai donc pris les 66 planches terminées sous le bras, et je suis allé le réconforter en personne. Et il s'avère que tout le monde chez Gallimard est ravi. On ne peut pas dire que j'étais plongé dans des abîmes d'angoisse, mais c'est toujours rassérénant de vérifier que ce que j'ai en tête fonctionne à la lecture et que je ne me suis pas perdu dans les méandres de ma saga. J'ai laissé les originaux partir au photolitho, qui va s'amuser avec des formats A2, désolé. Je sais maintenant que je vise les 92 planches. Il en reste donc 26, dont 10 de pure baston.
Balaie devant tes pieds, disait Lao Tseu.

mercredi 16 février 2011

Lilja


Parfois cela me désole, mais je suis atteint du syndrome de Bovary. J'ai toujours tendance à mettre de moi dans les personnages que j'invente. Je me dis qu'un créateur d'histoires franchit le cap de de la maturité quand il réussit à faire vivre de façon crédible un personnage central qui lui est totalement opposé. Bref. En attendant, autant assumer. Alors je décide de calquer la petite fille-miroir sur ma propre fille. Je pars de ce principe, et finalement elle ne lui ressemble pas tant que ça, mais elle est immédiatement incarnée dès le premier croquis.

lundi 14 février 2011

Que se passera-t-il quand je mourrai?


Ici s'ouvre un nouveau volet. Il y a les deux personnages principaux, et Churchill, et il y a aussi le personnage-miroir, celui qu'on ne voit pas forcément beaucoup, mais qui est le réel moteur du récit, celui qui fait avancer le héros, tant physiquement que psychologiquement. Et c'est une petite fille. Il y a deux ans, le premier croquis est arrivé bien avant la moindre idée de scénario. Pas très intéressant. Et avec le recul, je réalise que le ton général du dessin a complètement changé, pour devenir plus sérieux et réaliste. Là, elle me fait penser à Coraline...

vendredi 11 février 2011

Besace


J'aime bien ressortir ces vieilles recherches. A l'époque ce ces essais de couleurs, je rechignais à envisager Churchill en brun. Trop naturel, trop "vrai singe". J'imaginais plutôt du bleu, quelque chose de plus métallique. Et maintenant, avec le recul, je l'aime bien, ce brun. Et cette besace bleue. Quoiqu'il arrive, il faudra que cette besace reste bleue...

mercredi 9 février 2011

Nuit d'été



Suite de la série des parallèles improbables entre peinture et bande dessinée de science-fiction. Voici comment une gravure de Munch devient une case de mon histoire. En scannant ce dessin, je réalise que je n'ai pas réfléchi aux couleurs. Je ne pourrai pas garder les couleurs originales. Il faudra veiller à préserver le sentiment d'étrangeté...

dimanche 6 février 2011

Barbier


Ou comment, au fil des croquis, Conrad perdra finalement sa moustache, pour trouver quasiment sa forme finale, et par conséquent son caractère, plus sérieux, plus posé, plus ambigu, et surtout, plus proche de son frère, ce qui devient intéressant pour les tensions dramatiques de l'histoire, puisqu'on reconnaît toujours chez l'autre ses propres défauts.

mercredi 2 février 2011

Conrad


Printemps 2010. Conrad n'avait pas de problème de costume ou de lunettes comme son frère, mais il avait toujours la tête d'un flic des années 70.