samedi 27 août 2011

Après mûre réflexion


Bien, il est temps que je le confesse, nous ne pourrons pas garder le projet typographique pour le titre auquel je tenais tant, dont j'avais longuement détaillé l'élaboration ici au mois de mars, et qui trône actuellement en haut de ce blog. Je continue à trouver que c'est une belle forme, originale, et totalement en accord avec l'esprit du livre, mais il s'avère que les gens chez Gallimard l'ont fait lire à plusieurs personnes qui ne connaissaient pas le projet, et elles n'ont pas su le lire. Le problème, c'est que Aâma est un mot inconnu, que les "a" minuscules peuvent aisément être pris pour des "e" ou des "o", et donc l'oeil a de la peine à les reconnaître. Tant pis. Je m'incline. On pourrait argumenter dans le sens de l'originalité, du mystère, on pourrait dire que la beauté des formes suffit à attiser la curiosité du chaland... La réalité est que ce livre sera perdu sur des étals au milieu de dizaines d'autres ouvrages colorés parés de tous leurs atours de séduction, que son image de couverture est déjà complexe, et qu'il faut donc absolument que son titre soit immédiatement lisible, il n'y a pas à chipoter. J'ai donc cédé devant le bon sens de mon éditeur. Après de nombreux tâtonnements avec le graphiste de Gallimard dont je vous épargnerai ici les circonvolutions, voici donc le titre final, celui qui trônera sur la couverture en octobre. C'est forcément moins graphique, mais j'en suis content aussi, je voulais un titre qui puisse être pris pour un logo industriel, c'est le cas. Et le "â" peut être isolé avec son petit cartouche ovale. Tout cela reste cohérent et surtout 100 fois plus lisible. Il faut parfois faire de sages concessions.

5 commentaires:

  1. marketing...dommage j avais trouver vraiment interressant le travail de recherche de typo,les petits détails sur lesquels tu avais batailler pour arriver a la trouver.:-(
    tom

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  2. Oui, je trouve dommage aussi. Quand bien-même c'est effectivement plus directement "lisible" je trouvai que justement le premier était plus accrocheur, plus original et surtout les formes pleines permettaient une belle touche de couleur que l’œil aurait facilement repéré sur une table. Mais ça ira très bien aussi. Ce qu'éditeur veut, Dieu le veut.
    Mais, promis, de toute façon je vous mets en évidence à la librairie.

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  3. Cette typo est, certes, moins artistique et mystérieuse mais je la trouve quand même assez réussie. Elle fait en tout cas plus logo que la précédente. Et il n'y a pas photo au niveau de la lisibilité.
    Questions: vas-tu devoir retravailler certaines planches afin de mettre à jour le logo de la marque "Aâma"? Ou cette nouvelle typo n'a pas d'impact sur le contenu?

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  4. Pas d'accord avec Gallimard. L'ancienne typo positionnait l'album dans le futur ou dans un monde parallele. Avec cette typo plus "classique" on revient au présent et donc on s'éloigne de l'univers de l'histoire.

    Entre nous, rien que le nom de Frederik PEETERS en couv me suffit pour que j'achète :)

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  5. Pour autant, fallait il abandonner une typo moins lisible mais belle pour cette ...chose là ?

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