Mirador

Je me souviens d'un lampadaire de rue à Osaka, qui avait la forme d'une espèce de robot longiligne sans bras. Et ça donne ça. A utiliser.

Pesanteur

Et d'autres fois, un petit dessin volant, fait à un moment où je n'avais aucune idée précise de ce qui pourrait le précéder ou le suivre dans le scénario, ni même aucune idée du nom du personnage, se retrouve presque identique dans la version finale, et donne finalement lieu à toute une séquence. Un épisode burlesque, en plus.

Dans son coin

Parfois des pistes n'aboutissent à rien. Des esquisses de personnages égarés dans les recherches, des orphelins, des avortons destinés aux poubelles de l'imagination. Que vient faire ici cet indien d'amazonie du futur? A-t-il eu seulement un instant l'ombre d'une place dans le livre? Plus maintenant en tout cas.

Dans le guidon

Ces temps, je ne fais que ça, plusieurs heures par jour, parfois j'y retourne le soir et le week-end, je ne pense qu'à ça, je ne vois que ça, pages très grandes donc rythme trop lent, cases complexes, je fume, je fulmine, je crache, je déchire, je redessine, je scotche, tout autour de moi est prétexte à être intégré dans l'histoire, chaque anecdote ou rencontre devient un ferment, j'ai la tête dans le guidon, j'ai mal aux doigts et aux yeux, et mon bureau est un vrai foutoir. Heureusement, c'est encore un plaisir.

Myope et fier de l'être

Un beau jour de printemps 2010, et alors que je me débattais de plus en plus avec cette encombrante paire de lunettes -je sais que les lunettes sont pour moi très pénibles à dessiner sur la longueur- j'ai eu l'illumination. Verloc est myope, et bien myope, mais il l'assume... Dans le cadre d'une démarche personnelle que je détaille dans le livre, il a un jour décidé de vivre pleinement son rapport naturel au monde. Autrement dit, un rapport flou. Conséquence, voilà sa forme finale. J'ai senti le déclic en le dessinant. Le hic, c'est qu'il me ressemble de plus en plus. En plus carré. Mais bon, j'ai l'habitude, et comme je vais me retrouver dans sa tête durant des mois voire des années, autant ne pas tourner autour du pot...

Technicolor

Toute première tentative de mise en couleurs des personnages. Eh oui, il ne faut pas que j'oublie de tout penser en technicolor, ni de me servir de la couleur comme élément de langage pour clarifier les différentes couches du récit. Mais Churchill tout en bleu, ce n'est pas encore ça... Verloc, par contre, ne quittera probablement pas ce vert hôpital qui lui sied à merveille.

Apesanteur

Protéiforme

Mai 2010. Coupe de barbe. Forme de lunettes. Verloc continuait à chercher sa forme finale. Pour cette histoire, et contrairement à tous mes livres précédents, j'ai décidé de dessiner les personnages des dizaines de fois avant d'attaquer les planches, afin de bien les avoir en main, et d'éviter qu'ils ne changent d'aspect en court de récit.

Ouaf

Toujours avril 2010. Petit croquis étrange perdu dans un coin de carnet. Peut-être un lendemain de soirée arrosée. Le fait est que c'est le genre de dessin anodin qui plante finalement une petite graine dans le scénario global. Il débouche plusieurs mois plus tard sur l'idée d'une maladie qui atteint les miséreux des bas-fonds de Radiant, la ville natale de Verloc et Conrad. La terrible maladie de Bern.

Evolution

Trois prototypes de bestioles à double anus et digestion réversible.

Rixes

Ou comment certains livres d'histoires de l'art lus récemment transpirent malgré moi dans mon travail. Je m'en suis rendu compte récemment en relisant toutes les planches pour m'assurer que le rythme fonctionnait. Un exemple amusant avec des tableaux de Georges de La Tour et Gaspare Traversi. Eh oui, on peut tisser des liens entre de la triviale bande dessinée de science-fiction et de la grande peinture. Enfin, je ne sais pas si on peut, mais je le fais quand même...

Face à face

CQFD